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Rappel des faits et événements qui mènent à l’adoption de la très controversée loi 63.
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La controversée loi 63 [Daniel Johnson]: Du français, et en donnant une chance à tous les anglophones, à tous les francophones d'apprendre l'anglais.
[Animateur]: Au printemps de 1969, le mouvement pour l'intégration scolaire mobilise à nouveau ses troupes.
Cette fois l'objectif, c'est à l'Université McGill que représente le symbole de la présence anglaise au Québec. Daniel Johnson est mort depuis quelques mois.
Jean-Jacques Bertrand lui a succédé et s'est empressé, pour tenter de régler le problème de Saint-Léonard, de présenter le Bill 85 qui, à toutes fins pratiques, consacre les privilèges dont jouissent les anglophones.
Ce projet de loi mécontente profondément les éléments nationalistes. Le Premier ministre crée également une commission d'enquête sur la situation du français au Québec : la Commission Gendron.
[?]: Nous avons demandé de faire une enquête en profondeur.
Depuis longtemps que l'on parle de l'état d'alerte de la langue française au Québec.
[Animateur]: Le Parti québecois livre une chaude lutte au Bill 85 qui, à toutes fins utiles, permet le libre choix des parents dans la langue d'éducation de leurs enfants.
Plusieurs groupes nationalistes manifestent devant le parlement.
Finalement, le vice-premier ministre Jean-Guy Cardinal, en l'absence du Premier ministre Bertrand, qui est sérieusement malade, retire le projet de loi sans l'assentiment de ce dernier, dira-t-on plus tard.
(musique : percussion)
[Animateur]: En octobre 1969, le Premier ministre Bertrand, qui a assis son autorité lors d'un Congrès au leadership, lance son fameux Bill 63.
Ce projet de loi accorde la liberté de choix totale aux parents en matière de langues d'enseignement tout en faisant en sorte que les élèves non francophones acquièrent une connaissance du français.
Une opposition circonstancielle formée du chef du Parti québecois, René Lévesque, du libéral Yves Michaud, qui démissionnera de son parti, et des deux unionistes Antonio Flamand et Jérôme Proulx, qui démissionneront également, mènera à l'Assemblée nationale, le débat le plus long encore jamais connu à cette époque dans l'histoire parlementaire du Québec.
À l'extérieur, les mouvements nationalistes et syndicaux se regroupent pour former le Front du Québec français.
L'objectif de ce front : empêcher l'Assemblée nationale de consacrer dans une loi les privilèges de la minorité anglophone du Québec.
« C'est une nouvelle bataille des plaines d'Abraham », déclare le porte-parole du Front, François-Albert Angers.
« Avec le Bill 63, dit René Lévesque, on donne la liberté aux renards dans le poulailler de dévorer les poules une par une. »
Chez les libéraux de Jean Lesage, on se rallie d'abord au Bill 63, puis on connaît une volte-face.
« Ce Bill consacre le statu quo », déclare Jean Lesage.
Finalement, lors de la troisième lecture du projet de loi, les libéraux changeront une fois de plus d'idée et appuieront l'adoption du Bill qui est sanctionné le 20 novembre 1969.