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Georges-Émile Lapalme (1907-1985)
Dans son discours lors du congrès du Parti libéral en 1958 au cours duquel les membres doivent choisir un nouveau chef pour le remplacer, Geroges-Émile Lapalme lance : « J'ai accepté d'être la victime de la politique, je n'ai jamais accepté d'être le complice de la politique ». De fait, peu d'hommes politiques du Québec ont été aussi malmenés que Lapalme. D'abord, il subit les railleries fréquentes de Maurice Duplessis, ensuite des libéraux fédéraux, et enfin des membres de son propre parti, notamment ceux que lui et ses proches collaborateurs appellent « le comité des ancêtres », lesquels font tout pour freiner le processus de démocratisation du Parti libéral qu'il entreprend. Le politicologue Vincent Lemieux dit de Lapalme qu'il connaît plus d'échecs que de réussites. Peu importe, il reste debout, franc et intègre. Très souvent, on entend dire à l'époque que Lapalme est trop honnête pour être en politique.
Après avoir complété des études de droit à l'Université de Montréal et exercé la profession d'avocat pendant une bonne dizaine d'années, Lapalme est élu député fédéral en 1945 et 1949. L'année suivante, il quitte Ottawa pour devenir chef du Parti libéral du Québec. Il mord la poussière aux élections de 1952, mais est élu lors d'une élection partielle en 1953. Il conserve ensuite son siège de député jusqu'à ce qu'il démissionne en 1964. Entre-temps, en 1958, il abandonne la direction du Parti libéral. Parmi ses nombreuses réalisations, les plus importantes à ses yeux sont sûrement la création du ministère des Affaires culturelles et de la Délégation générale du Québec à Paris, tous deux en 1961. Pour Lapalme, la culture est le moteur de toute la politique. Et il ajoute : « En Amérique du Nord, c'est par la vitalité de sa culture qu'un peuple de cinq millions d'habitants peut rayonner. Les Américains seront toujours plus riches que nous. Ils pourront toujours bâtir plus grand que nous. Les Canadiens aussi. Sans la culture, il ne restera rien de nous ».
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