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La jeunesse conteste
« Place à l'anarchie
Place aux désespoirs
Place aux cris
Place aux extrémistes
Place à la colère
Place à l'intégrité
Place à l'authenticité
Place à l'instinct »Anonyme, extrait du Manifeste –AGI, 8 décembre 1968, cité dans Jean-Philippe Warren, Une douce anarchie : les années 68 au Québec, Montréal, Boréal, 2008, p. 106.
1968, une année mouvementée
L'année 1968 est celle des contestations. Les Beatles chantent Revolution et les Rolling Stones, Street Fighting Man. De grandes manifestations étudiantes ont lieu à Paris, Mexico, Tokyo et dans d'autres grandes villes du monde, et nombre d'entre elles sont réprimées dans la violence. Aux États-Unis, l'opposition à la guerre du Vietnam bat son plein. Des émeutes éclatent à Chicago après le décès de Martin Luther King. En Tchécoslovaquie, le « printemps de Prague », ou l'avènement d'un « socialisme à visage humain », prend abruptement fin avec l'entrée des chars d'assaut soviétiques dans la capitale. Au Québec, les étudiants brandissent l'étendard de la révolte.
Les associations étudiantes réclament la gratuité scolaire
Les prémices de cette tempête remontent au début de la décennie alors que des associations étudiantes expriment le désir d'être consultées par les dirigeants du réseau scolaire et demandent le gel des frais de scolarité. Dans cette démarche, d'anciennes associations, comme celles des universités de Montréal et Laval qui datent du premier tiers du 20e siècle, s'allient à d'autres plus récentes, comme la Fédération des associations générales des collèges classiques du Québec (FAGECCQ) et l'Union générale des étudiants (UGEQ) créées respectivement en 1962 et 1964. Quelques années plus tard, soit en 1966, elles s'unissent pour réclamer la gratuité scolaire.
Octobre 1968 : les étudiants se révoltent
Le mouvement étudiant au Québec culmine en 1968 avec la grande grève des collèges d'enseignement général et professionnel (cégeps). Au cours des premiers mois de cette année, la révolte gronde de plus en plus ouvertement. Puis, la colère explose en octobre. La grève générale au cégep Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse-de-Blainville est la bougie d'allumage. Près des deux tiers des établissements collégiaux (15 sur 23), des écoles secondaires et quelques centaines d'étudiants universitaires ne tardent pas à suivre le mouvement. Mais la grande révolte d'octobre n'est qu'un feu de paille puisque quelques semaines plus tard, tout rentre dans l'ordre.
Des revendications, toujours plus de revendications
Un ensemble de facteurs est à l'origine de ce soulèvement. Dans les cégeps, les étudiants dénoncent le manque d'équipements, les installations inadéquates des laboratoires, les carences des services qui leur sont offerts. Ils sont également animés par diverses craintes dont l'incapacité à fréquenter un établissement d'enseignement supérieur et la difficulté d'intégrer le marché du travail qui semble se fermer. Enfin, la liste de leurs reproches à l'égard du système scolaire et des enseignements qui leur sont livrés est interminable. Et comme si ce n'était pas assez, ils vilipendent les gouvernements, le système politique et économique. Bref, aux yeux des étudiants, le monde est à refaire de fond en comble.