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Les élections de 1966 : le retour de l'Union nationale au pouvoir
Le vent tourne
En 1962, le Premier ministre du Québec, Jean Lesage, fait de la nationalisation de l'électricité un enjeu électoral... et il gagne son pari. Quatre ans plus tard, il adopte une stratégie semblable. Cette fois-ci, il demande l'appui de la population du Québec dans la bataille qu'il s'apprête à livrer contre le gouvernement fédéral sur la délicate question d'un nouveau partage de la fiscalité. Confiant, Lesage affirme être assuré que les Québécois le porteront au pouvoir une troisième fois. Mais voilà, la situation est différente de celles de 1960 et de 1962. La belle unanimité qui régnait au sein du Parti libéral lors des deux élections précédentes s'est dissipée. Les députés vedettes René Lévesque et Paul Gérin-Lajoie demeurent en retrait. Aussi impressionnantes soient-elles, les réformes réalisées par le gouvernement libéral depuis 1960 ont coûté extrêmement chères. Par conséquent, la dette par habitant a plus que doublé au Québec en à peine quelques années, ce qui vaut à Lesage le surnom de « Ti-Jean la taxe ». Enfin, les Libéraux sont accusés de « vouloir sortir les crucifix des écoles » après que quelques-unes des recommandations du quatrième tome du rapport Parent sur l'éducation soient rendues publiques.
Une corde sensible : l'affirmation du Québec
Le parti de l'Union nationale, le grand adversaire du Parti libéral, a tiré des leçons des défaites de 1960 et de 1962. Elle se réorganise, se rajeunit, et son chef, Daniel Johnson, a plus d'aplomb. Son slogan lors de la campagne de 1966 est « Québec d'abord » et son programme est en partie axé sur l'affirmation du Québec.
À la grande surprise de plusieurs, à commencer par Jean Lesage lui-même, l'Union nationale remporte les élections du 5 juin 1966 avec un pourcentage des suffrages moins élevé que celui du Parti libéral (40,9 % pour la première, 47,2 % pour le second). Par contre, en raison du découpage de la carte électorale, l'Union nationale obtient 56 des 108 sièges, ce qui lui assure le pouvoir.
Nombre de personnes se demandent si l'élection d'un gouvernement de l'Union nationale ne signifie pas un retour en arrière. À ce sujet, Jean Lesage, dorénavant chef de l'opposition, déclare qu'il veillera à ce que la Révolution tranquille poursuive son cours. Mais il n'a pas à s'inquiéter puisque Daniel Johnson reprend là où il avait laissé.