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Le recul de la religion catholique
Une religion omniprésente
À partir du milieu du 19e siècle, l'Église catholique exerce une influence considérable au Québec, à un point tel que L'historienne Lucia Ferretti lui accorde le statut d'organisatrice principale de la société québécoise. Son ascendant est si grand que l'écrivain français Paul Claudel appelle le Québec le « Tibet du catholicisme ». De leur côté, les Canadiens anglais traitent le Québec de « priest ridden province ».
Au rancart les crucifix, chapelets et scapulaires
Ces étiquettes tombent très rapidement avec la Révolution tranquille. En effet, le Québec se sécularise en l'espace de quelques années. La désaffection ne touche pas seulement la population, mais également les représentants de l'Église. En hausse tout au long du 20e siècle, l'effectif de prêtres et de religieuses s'effondre après 1961 en raison des nombreux départs (voir figure). Les appellations à connotation religieuse se laïcisent. Ainsi, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) devient la Confédération des syndicats nationaux (CSN); la Corporation des instituteurs catholiques se transforme en Centrale des enseignants du Québec (CEQ); les ligues du Sacré-Coeur et les Dames de Sainte-Anne adoptent respectivement les appellations de Chrétiens d'aujourd'hui et de Mouvement des femmes chrétiennes. Au début des années 1970, l'Union catholique des cultivateurs (UCC) prend une nouvelle raison sociale : l'Union des producteurs agricoles (UPA).
L'effectif des prêtres et religieuses au Québec, 1931-1981
Année | Religieuses | Prêtres |
---|---|---|
1931 | 27 000 | 24 000 |
1941 | 33 000 | 28 000 |
1961 | 45 000 | 46 000 |
1981 | 28 000 | 23 000 |
Sources : Lucia Ferretti, Brêve histoire de l'Église catholique au Québec, Montréal, Boréal, 1999, p. 116 ; Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, Tome II : Le Québec depuis 1930, Montréal, 1989, p. 334 et 653.
Une Église de moins en moins fréquentée
Et pourtant, en y regardant de plus près, le processus de sécularisation au Québec et ailleurs dans le monde est en cours depuis déjà un certain temps déjà. Dans les années 1950, 40 % des Québécois n'assistent pas de façon régulière aux offices religieux de leur paroisse. Pour ce qui est des prêtres et des religieuses, leur nombre est certes en hausse jusqu'en 1961. N'empêche, le recrutement se révèle de plus en plus ardu. Une autre cause à prendre en considération est le triomphalisme qu'affiche l'Église du Québec dans la première moitié du 20e siècle. C'est comme si l'Église est désormais déconnectée de la réalité quotidienne des gens. Enfin, la radio et, plus récemment, la télévision, de plus en plus présente dans les foyers, véhiculent de nouvelles valeurs pas toujours compatibles avec celles de l'Église, et élargissent les horizons des Québécois.
Une volonté de s'ajuster à la nouvelle réalité
Parfaitement consciente du fossé qui se creuse entre elle et ses fidèles, l'Église romaine veut se refaire une image et se renouveler. À cet effet, le pape Jean XXIII entreprend le concile oecuménique Vatican II en 1962. Une série de mesures sont alors mises de l'avant. Parmi elles, mentionnons le remplacement de la messe en latin par celle dans la langue de tous les jours, la distribution de la communion par des laïcs, l'instauration de la messe du samedi soir, la fin de l'obligation faite aux femmes de porter le chapeau lors de la messe, etc. Ces mesures sont bien accueillies. On ne peut en dire autant des prises de position de l'Église sur le divorce en 1967 et la contraception en 1968, lesquels elle condamne sévèrement. Celles-ci ne contribuent guère à ramener les fidèles au bercail.
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