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Le réalisateur Gilles Carle retrace la genèse de son premier long métrage, La vie heureuse de Léopold Z (1965), qui, au départ, devait être un documentaire sur la neige.
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Le renouveau du cinéma québécois [Gilles Carle]: [...] En fait, il y a eu Léopold Z, on dit un documentaire sur la neige.
Moi la neige, mon affection pour la neige est vraiment pas une chose particulière et heu, tsé alors…
J'aime les Montréalais, mais je n'aime pas la neige. Alors la neige, les choses physiques sans l'humain ne m'intéressent pas.
Je n'ai jamais tourné de ma vie un paysage comme ça sans être humain à l'intérieur. C'est une chose inintéressante.
Comme en peinture, on a eu des paysagistes pendant 50 ans, des gens qui faisaient du nu pendant 50 ans et personne a jamais été foutu de mettre un nu dans un paysage.
Tsé, cet espèce de fragmentation. Alors moi ça ne m'intéressait pas. Alors dans Léopold Z, j'ai pris les caméras et l'équipe et j'ai fait un scénario où y avait beaucoup d'neige, où il y avait des personnes dans la neige.
[Journaliste]: Y avait du vrai monde.
[GC]: Y avait du vrai monde dedans. Et euh, j'l’ai installé dans l'Est de Montréal que je connaissais bien.
Et là, j'ai commencé à aller chercher les personnages que j'avais et j'les ai mis là-d'dans.
Méo et Léo là, c'était une idée ça qui date de mille, de euh, je ne sais pas quelle année, mais, c'était pas tout à fait pareil. Mais c'était les mêmes personnages.
Alors là, j'ai pris ces personnages-là pis j'les ai faits vivre à l'écran.
J'en ai tourné une demi-heure. J'avais droit à une demi-heure.
Mais c'était pas mettable boute à boute parce que (rires) ça donnait pas un film.
Dans ma tête, dans ma petite tête, j'voulais faire un long métrage.
J’me dis : je vais dépenser tout mon argent. Là y vont être pognés. Il y a rien à faire avec ça que le faire continuer.
J’l'ai présenté au directeur de la ressource régionale du film.
J'y dis : "Voilà c'que j'ai fait." Alors on m'a voté un autre budget pour continuer le film et ça a été euh, ça a été Léopold Z... La vie heureuse de Léopold Z.
[J]: Votre premier long métrage [GC]: Mon premier long métrage.
[J]: Qui a eu un bon succès.
[GC]: Avec mes dialogues, avec mon histoire avec ma direction de comédiens et pis tout ça, c'était la première fois et euh…
[J]: Tout ça a marché. [GC]: Ça très bien marché oui. Ça très très bien marché. Ça a marché dans les ciné-clubs. En fait c'est, ça a été le premier succès du film canadien.
[J]: Donc ça, vous l'avez fait avec l'Office du film.