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En entrevue avec les journalistes en 1964, le premier ministre Jean Lesage réclame du gouvernement fédéral des droits pour le Québec en vertu de la confédération canadienne.
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La redéfinition des rapports entre le Québec et Ottawa [Jean Lesage]: Mais quant au caucus, évidemment, c'était une unanimité absolue.
[Michel Roy]: Est-il vrai, Monsieur Lesage, que la confédération ne vous a jamais paru aussi menacée à un niveau aussi élevé depuis fort longtemps ?
[JL]: Je ne dirais pas, Monsieur Roy, que la confédération est réellement menacée, parce que je continue d'avoir confiance que les autres provinces vont comprendre l'attitude du Québec.
Malheureusement, dans, il me semble – je ne puis pas l'affirmer d'une façon absolue – mais il me semble que dans la population des autres provinces (et ça se reflète dans les journaux des autres provinces), on s'imagine parfois que le Québec demande un traitement de faveur alors que vous, monsieur Roy, et vous, messieurs qui êtes devant moi, vous savez fort bien que tel n'est pas la situation.
Ce que nous demandons, c'est un traitement de justice. Nous voulons être traités exactement sur le même pied que les autres provinces.
Mais suivant ce que nous croyons, et nous en sommes convaincus, ce que nous croyons être le respect de la constitution dans les autres provinces, on peut avoir une autre opinion de la façon dont la constitution doit être interprétée.
Nous en avons une à laquelle, je pense bien, tout le monde ou presque, tout le monde adhère, et là-dessus, en chambre à Québec, il n'y a pas de division, sur les questions d'éducation en particulier. Nous sommes tous absolument jaloux des droits exclusifs de la province.
[MR]: Mais nous avons le sentiment, Monsieur Lesage, depuis la conférence, que les ministres à Ottawa ne paraissent pas comprendre très bien ce que vous venez d'expliquer.
Euh, que les demandes du Québec ne paraissent pas si claires et si justes et si normales aux yeux de ministres qui devraient normalement assez bien comprendre ce que vous venez d'expliquer.
[JL]: C'est un d'mes grands désespoirs, parce que ce je viens de vous dire, je l'ai répété au cours de la conférence en anglais et en français je n'sais combien de fois.
Nous ne voulons rien de plus que les autres, mais pour l'amour de Dieu, sauvez la confédération et arrangez-vous pour nous donner la même chose que ce que vous donnerez aux autres.
Mais, suivant les méthodes que nous, nous considérons comme constitutionnelles, c'est ça notre situation et j’pense qu'elle est parfaitement raisonnable.
[?]: Pour dépolitiser les questions de Lucien Langlois et de Michel Roy, euh, si c'était à refaire, monsieur le premier ministre, est-ce que vous recommanderiez encore, comme vous l'avez fait l'an dernier, aux Québécois de voter Pearson ?
[JL]: Je pense qui n'y a, ô mon dieu  (rires de Jean Lesage et des journalistes)…
[JL]: Je pense que, je pense qu'il n'y aurait rien de pire à l'heure actuelle pour le Canada qu'un gouvernement Diefenbaker.
[?]: Est-ce que ça affaiblirait pas le fédéral au profit des provinces ?
[JL]: Euh pff non! Ah ça serait une situation presque intenable. Vous avez vu les déclarations Monsieur Chalou. Vous avez vu des déclarations de monsieur Diefenbaker qui va beaucoup plus loin que monsieur Pearson en critiquant mes attitudes et qui prétend que je suis déraisonnable...